Comme un livre ouvert
Paroles de voies est une série que j’ai débutée en 2019 en remarquant que certaines expressions écrites sur la chaussée relevaient de la poésie. Pourquoi ont-elles ici leur place ? Parce que ces écrits fonctionnent comme des portraits de notre société.
J’ai donc poursuivi ce travail photographique avec un petit appareil compact, au gré de mes déambulations, et paradoxalement en foulant de mes pieds, dans le sens premier du terme, la liberté d’expression afin de témoigner des interrogations de notre époque.
Je regarde aujourd’hui les voies comme un livre éphémère, parce que fragilisé par l’usure du temps, la pluie et le nettoyage ; ses multiples paroles sont faites de préoccupations, de dénonciations, de revendications, mais également d’empathie, d’humour et d’amour.
Je développe cette série, volontairement désordonnée, comme un travail documentaire qui parle de nous-mêmes ; les images sont suffisamment inscrites dans la conscience collective pour que je n’ai pas besoin de les contextualiser.
