La poésie a commencé chez moi par un voyage dans le désert. Après en être revenu, j’ai poursuivi mon chemin vers d’autres émotions avant, j’espère, d’y revenir un jour.
Un voyage onirique dans le désert.
Je contemplai le désert endormi par cette nuit de demi-lune.
L’aube me remua l’épaule pour m’inviter à reprendre ma quête.
Je montai sur un sommet dont la lumière laissait espérer la découverte d’une nouvelle vision.
L’aurore était bien là, je repris mon chemin à travers les dunes qui s’étageaient comme pour mieux se soutenir.
Aux premières lueurs du jour le Simoun se leva vêtu de son habit de sable pour obscurcir le ciel afin de mieux désorienter les voyageurs.
Je poursuivis en direction d’un horizon rejoué par cette tempête à la façon dont la houle joue avec la mer.
Le Simoun s’éloigna doucement devant moi, me laissant poursuivre mon chemin à la recherche d’un autre ailleurs.
Je passai les dunes les unes après les autres.
Aveuglé par le soleil, je marchai sur le sable blanchi par sa lumière.
Une brume de chaleur persistante ne rendait accessible le bleu du ciel qu’à l’imagination.
Le Simoun avait tout lissé sur son passage ne laissant derrière lui aucune trace de vie sur le sable.
Après avoir chauffé les dunes à blanc, le soleil entama son rituel de déclin sur un sable adouci.
Il revêtit doucement son manteau orangé, accompagnant cette fin de journée de ses ombres caressantes.
Je franchissais encore quelques dunes mordorées avant que la nuit ne vienne éteindre le paysage.
Sur un plateau ondulé, je m’arrêtais au moment où le crépuscule s’abaissait comme un rideau sur sa scène.
Je m’assis en regardant la crête opposée qui accueillait une lumière quasi-métaphysique.
La lune semblait vouloir se poser sur cette dune de chevet, sans à nouveau y parvenir.
Je finis par m’endormir en rêvant aux lendemains magiques où je contemplerai d’autres et encore d’autres dunes avec Ariane.